Un rituel n'est pas simplement un peu de folklore. Par ses aspects rituels et symboliques, une confrérie ne fait pas que rassembler : elle intronise, initie, transmet des savoirs et célèbre un patrimoine. 

Les confréries permettent, le temps d'une célébration, d'ouvrir une parenthèse enchantée. Autour des intronisations et des banquets, elles instituent un temps mythique dont les symboles, le vocabulaire, le décorum se réfèrent au moyen-âge et à la chevalerie, avec une part de second degré assumée. 

La fête est essentielle pour les confréries. Les banquets, dégustations et même les simples casse-croûte sont autant d'occasions qui permettent à la tradition communautaire de s'affirmer et au groupe de se revivifier.

Le rite est également central pour les confréries qui portent haut et fièrement l'étendard de leurs couleurs. Les intronisés savent parfaitement que ce rituel scénarisé est à prendre au second degré. Ce qui n'empêche pas l'intronisation d'être vécue comme un enchantement cérémoniel dont on est partie prenante; on se prend au jeu et on arbore avec joie et fierté les insignes attestant de l'intronisation. Car au final, nous savons bien qu'intégrer une confrérie ouvre à 3 dimensions : la mise en valeur d'une identité locale; la transmission du patrimoine, de valeurs et de savoir-faire; l'adhésion à un collectif constitué de femmes et d'hommes qui agissent, s'expriment, voire revendiquent et tout cela dans la joie et la bonne humeur.

C'est l'affirmation ostensible et décomplexée du bien vivre, de la tradition et du patrimoine incarnés dont l'existence bien réelle ne dépend pas d'un simple geste de zapping. 

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Sources : histoire de la Confrérie des Chevaliers du Sacavin d'Anjou et de Saumur; P. Lardellier (universitaire et chercheur spécialiste des rites et des rituels de nos sociétés post modernes), dans "Les Confréries, identifiés et discours" sous la direction d'Anne Parisot aux éditions L'harmattan.